Anoblissements à Mauriac

Tiresias haussa un sourcil.

Il est bien maladroit dis donc. J'espère que ce n'est pas une spécialité de Mauriac dit-il en souriant

Mais quand même...Gaspiller un si bon breuvage. Et une chemise propre...

Rodéric entra dans la pièce la tête dans ses pensées, le sourire aux lèvres en pensant au valet bougonnant parce que madame ne voulait pas.

Il sortit de ses pensées pour donner un petit tour d’horizon aux personnes présentes.

Il reconnu sa suzeraine, qu’il connaissait peu, bien que son père lui en ai souvent parlé. Un homme était présent, la tête ne lui était pas totalement inconnue, mais il n’arrivait pas à la remettre. L’un des enfants trainait dans un coin, bien peu concerné par le sujet. Son regard ce porta sur Dame Naluria. Manifestement Dame Sibella n’avait pas été conviée à son adoubement. Il eu un regret, Dame Sibella avait montré un peu plus de bonne volonté à régler cette fâcheuse histoire.

Rodéric avait été piqué à vif par les propos que l’avocat, comme il l’appelait lui avait rapporté. Légèrement tendu, il annonça sa présence.

Suzeraine, Dame, Messeigneurs, Roderic Varthak fils de feu Alan et de Dame Any vous salue.

Avec un sourire narquois il ne pu s’empêcher de rajouter

Que tous ceux qui oseraient douter de cette filiation soit couvert de honte et maudit pour les 7 années à venir.

Certes ils savaient bien que ce genre de comportement n’était pas adapté à la situation, mais à 15 ans on avait une certaine tendance à l’impulsivité.

Rodéric surprit se retourna.

La dame avait dit bonjour madame, bonjour Monsieur.

Bien que ce fût agréable de se faire appeler monsieur, il ne comprenait pas bien le bonjour madame. Il se retourna encore. Qui sait Dame sa mère était être arrivée entre temps.

Surpris il regarda étonné la dame. Il était rentré seul, mais peut être avait elle des dons de voyance et avait elle aperçu quelques ombres furtives aux cotés de Rod.

La dame avait séjourné bien longtemps en prison, jusqu’à cette libération inespérée, il fallait être compatissant, les longs séjours enfermés altéraient parfois les facultés mentales.

Anguérand avait évité le poste de garde. Enfin évité est un grand mot, il s'était annoncé et l'espérance faisant, les portes s'étaient ouvertes de suite. Les gardes avaient peut être eu des instructions particulière le concernant.
Il avait été informé que la cérémonie d'anoblissement de son frère d'armes, le jeune Varthak, se tenait ici, ce soir. Il ne voulait point manquer cela et avait donc fait rapidement la route qui séparait Thiers ou il avait commercé toute la journée, et le Château de Mauriac.

Il lui fut facile de trouver la salle ou se déroulait la cérémonie et entra dans les lieux. Il aperçu immédiatement la Duchesse de Mauriac qui venait de terminer ce qui semblait être déjà l'expression de sa volonté de faire de Roderic, le seigneur de Tournemire.

faire de toi mon vassal.

Il arrivait tout juste.

Bien le bonsoir Dame Thémis. Excusez mon retard qui n'est point du à vos hommes d'armes à l'entrée, mais a une rixe sur les chemins entre Montbrisson et Thiers avec deux brigands.

Se tournant vers Rodéric

Salut à toi l'ami. Je suis content pour toi et te félicite. J'ai bien cru ne jamais arriver, enfin. Les aléas de nos belles routes truffées de malfrats..

Anguérand aperçu alors Dame bettym et le batonnier, a priori remis de sa taloche héraldique, et la talocheuse de service, Auvergne..

Salut à vous Dames de bonne compagnie. Salut à toi l'avocat..

Anguérand sourit et se plaça un peu en retrait afin d'assister à la suite des évènements.

Suivant le guide, Bettym était en admiration devant le nombre de pièces décoratives toutes plus belles les unes des autres. Elle tenait la main de son chevalier servant, fermement et plus, elle s'approchait de la salle de réception, plus elle se crispait.

C'était la deuxième fois qu'elle était invitée à une telle cérémonie et malgré tout, elle avait toujours l'impression de ne pas être à sa place. Arrivée devant la salle, son coeur se mit à battre plus fort. La peur ou le fait de constater que l'annoblissement avait commencé...

Lorsqu'elle entra, elle ne vit que des têtes connues ce qui la rassura quelque peu. Cependant, ce qui avait le plus d'effet sur elle était la présence de Maxfan sécurisante. Elle suivit le bâtonnier, d'un pas altier pour ne pas laisser paraître son malaise et salua d'un signe de tête, tour à tour, la maîtresse des lieux, Dame Themis, puis les invités, Dame Auvergne, Messire Tiresias et Messire Roderick.

Installés, elle sursauta à l'entrée d'Anguerand. Elle aurait dû se douter qu'il viendrait mais ne s'attendait pas à une telle entrée aussi décontractée. La main de Maxfan dans la sienne, un regard, un sourire échangé calmèrent les palpitations incessantes.

Bonjour, fit-elle, souriante, après s'être retournée au son de la voix qu'elle avait reconnue...

Elle constata l'accueil informel de la maîtresse des lieux, vis à vis du nouvel arrivant, ce qui la fit sourire un peu plus. Toujours main dans la main, mais beaucoup plus détendue, elle continua à suivre l'intronisation du jeune Vartak.

Roderic resta admiratif. Cette femme était vraiment trop forte. Alors que lui n’avait rien vu, elle avait su voir l’arrivée du couple, bien avant qu’il n’entre dans la salle. Une sorcière ou un mage, il ne savait sur quel pied danser. Enfin bref, là n’était pas la question.

L’avocat entra accompagné par une charmante demoiselle. Bien que peu intéressé à son âge, à la gente féminine il du reconnaître que l’homme avait bon goût. Son arrivée fut suivie, à quelques minutes d’intervalle de Messire Anguerrand. Bien que n’ayant aucun lien de famille avec lui, il avait pris l’habitude de le prénommer tonton. Il faisait de même pour Dame Ambreline.

Rod et son père ne partageait pas les mêmes opinions, mais il devait reconnaître que son père avait toujours sur bien choisir ces amis. Il avait toujours eu beaucoup d’estime pour ces deux personnes. Il avait toujours dit que si d’aventure quelque chose devait lui arrive, il voulait que les sentinelles s’occupe de l’éducation de son fils.

Rod sourit à la déclaration de tonton.

Bien le bonsoir Dame Thémis. Excusez mon retard qui n'est point du à vos hommes d'armes à l'entrée, mais a une rixe sur les chemins entre Montbrisson et Thiers avec deux brigands

Salut à toi l'ami. Je suis content pour toi et te félicite. J'ai bien cru ne jamais arriver, enfin. Les aléas de nos belles routes truffées de malfrats..

Toton ang qui se fait détrousser par des brigands ? Et ben, je sens qu’il ne fera pas bon être brigands ces prochains jours. Mon épée est la tienne. Je reviens de patrouille et j’avoue que ça me change de la serpillère

Rodéric sourit.

Il n’y a pas meilleurs façon de visiter le terrier des sentinelles qu’une serpillère à la main, lui avait on dit…

Regardant l’assemblée il lâcha un peut ému et intimidé

Merci d’être venu, ça me fait bien plaisir. J’avoue que malgré l’éducation de feu ma père et de Dame ma mère, les bonnes manières ne sont pas mon domaine de prédilection.

Après une semaine en nature à courir les brigands, à picoler en taverne, à se remplir la panse et à faire des concours de pets avec l’un des brigands du coin, la transition était un peu rude.


Rodéric se concentra sur celle qui devait être sa suzeraine. Il y avait surement des mots adaptés à ce genre de situation, mais Rod était trop ému pour s’en souvenir et quand bien même, il n’aurait su comment parler de bonne façon.

Mon cher jeune Varthak, ton père était mon vassal, il a aimé la terre que je lui ai octroyée, la terre qui t'a vu naitre. Mon ami Alan, mon cher ami qui m'a toujours été fidèle, un confident, un frère, ton père nous a quittés et laissés très tristes. Quel mauvais coup nous a t'il fait là...
Ce soir j'aimerais à ton tour t'octroyer la terre de Tournemire et faire de toi mon vassal.

Dame Themis, mes hommages. Je ne vous connais que peu, mais il ne s’est pas passé en jours sans que votre nom, ne soit prononcé de la bouche de mon père. Mon père nous a quittés trop tôt, assassinés lâchement. Je n’avais pas prévu si jeune de devoir représenté la famille Varthak, mais si telle est le cas, alors je m’y emploierais. Mon père et moi n’étions pas forcément toujours en bon terme, mais je sais qu’il tenait à cœur se domaine et l’allégeance de la famille Varthak à votre personne et à celle de votre époux.

Je ne sais si je serais à la hauteur de la tâche que vous me confiez, mais je vous promets d’y mettre toute ma meilleure volonté.

Rodéric un peu tendu attendit la suite…

Le jeune homme s'était fait discret, tassé dans le fond d'un fauteuil qui, de toute évidence n'avait pas été conçu pour des personnes de son âge. Entendant que les conversations allaient bon train, il fit tout de même l'effort de jeter un oeil discrètement, la tête dépassant d'un des côtés du dossier.

Tiresias était toujours là, ainsi que Thémis. Le Héraut n'avait pas non plus bougé. Il put néanmoins apercevoir quelques nouvelles têtes. L'un d'entre eux, il l'avait déjà vu, c'était en chambre des nobles, lors d'un des quelques débats qui y avait lieu.

Il y avait aussi un jeune homme, il ne l'avait jamais vu. Varthak qu'il s'appelait... Hmmm ce nom lui disait aussi quelque chose. Et puis il y avait une femme et un homme qu'il ne connaissait pas.

Après quelques instants à observer la scène, il sauta de son assise et vint saluer les gens présents. Son regard s'attarda sur le fameux Varthak. Il n'était pas beaucoup plus vieux que lui, cela l'intriguait.

Je ne sais si je serais à la hauteur de la tâche que vous me confiez, mais je vous promets d’y mettre toute ma meilleure volonté.


Ecoutant Roderic en souriant, Themis reprit.

Je ne doute point de votre bonne volonté. Soyez fier de cette terre et promettez moi de veiller toujours sur Mauriac.

Hector apporta solennellement l'épée gravée aux couleurs de Mauriac et Themis posa la pointe sur l'épaule du jeune Varthak, de façon tout à fait anecdotique, ce n'était pas un adoubement, bien sûr.


Roderic, jeune Varthak, d'après l'amitié si forte que je portais à votre père, ce soir je vous octroi la seigneurie de Tournemire et ainsi fais de vous mon vassal des terres de Mauriac.

Themis sourit en attendant le serment héraldique de son jeune vassal.

Rod sourit à la salutation de l’avocat. Les sentinelles avaient leurs codes bien à eux, en termes de salutation et il devait avouer qu’il s’y était rapidement habitué.

Il fit un hochement de tête à l’arrivée de Messire Melkio. L’homme quelques peu en retard, se faisait discret. Ce n’était pas Rod qui lui en voudrait. La ponctualité n’était pas non plus son fort.

Roderic ne savait trop que faire. Il faut dire que c’était la première fois qu’il se faisait anoblir. Il écouta Dame puis rajouta.

Sur ma vie, je m’engage à défendre ces terres avec honneur et vaillance. Soyez en outre assuré que le serment d’allégeance fait par feu mon père perdurera et que vous pourrez compter sur le soutient de la famille Varthak en tout temps.

Dans l’attente d’une suite, Rod porta son regard sur le fils de Themis. Il ne devait guère être bien plus vieux que lui, voir même plus jeune. Il sourit, puis retourna son regard vers sa suzeraine.

Il y’a encore quelque chose de spéciale à faire ou je peux vous offrir un pot en taverne ?

Comprenant que ce n’était pas vraiment le genre de langage approprié à un noble il se reprit.

Enfin je voulais dire, l’anoblissement est terminé ? Peut-on fêter cela ? J’ai des écus durement gagné à dépenser

Rod fit un sourire tendu

Beau pays mais sec pensa t’il.

En regardant autour de lui, il vit que la plupart des invités observaient le plafond. Il leva la tête, y vit une fissure. Une si petite fissure ne pouvait faire grand mal, pourtant elle avait accaparé l’attention de tous les participants.

Rodéric bailla. On l’avait traité d’impatient. Il sourit, si l’impatience c’était faire remarquer que trainer des mois pour faire un travail qui pouvait être fait en deux jours, alors oui il était impatient et fier de l’être.

Certain savait travailler vite et bien, d’autre avait besoin de plus de temps. Il laissa les grands à leur contemplation et s’approcha du jeune homme.

Bonjour toi, je suis Rodéric, tu es l’un des enfants de la duchesse si je ne m’abuse non ?

Rodéric sourit.

Visiblement le petit trait au plafond occupe tous les esprits, tu n’aurais pas idée de comment se divertir un peu dans ces lieux ?