Testament

Cousin Marigny Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 04/11/2007

Citation :: Faict en le castel de Saint Romain la Motte,
Ce quatorzième du mois de février, de l’an 1456.

Au jour où ce document sera rendu public, notre Seigneur aura jugé bon de me rappeler à ses costés. Ma vie fut bien remplie, aussi que ceux qui me regretteront, s’il en est, ne s’attardent point dans la peine et le chagrin. Onc n’aurait pu vivre mieux, au service de mon Roy, de mon Duc, de mon Suzerain, Barbu, dict le Terrible, brave parmi les braves.

Qu’il me soit à présent permis de laisser à tous une dernière parole, puisque c’est au dessein de tourner le silence de la mort que je rédige, en ce soir de novembre, ces quelques lignes.

A mon Maistre et Suzerain,
A Barbu, dict le Terrible,
Et, si la funeste Camarde l’enlève avant moi, A son fils, Pierre de Roanne,
Je veux renouveler, au porte de la mort, le serment d’aide, de conseil et d’assistance que je pris envers vous, ce beau jour où vous fistes de moi votre vassale.

Qu’il me soit permis, o mon Seigneur, mon Suzerain, de vous recommander mon fils, Faust, pour me succéder en tant que vassal en les terres de Saint Romain. Son bras saura vous servir aussi bien que le mien, et il fut élevé dans la tradition diplomatique qui vous fit m’apprécier et m’honorer.

Qu’il me soit permis de vous recommander mon fils, Faust de Marigny, pour votre service.

Aux Marigny,
Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer !

A ma si douce cousine, Themis, qu’elle se souvienne qu’elle fut toujours mon guide en toute chose, et que mon affection pour elle survivra aux ténèbre. A celle qui m’a tendu la main quand c’était nécessaire, à celle qui a su m’emmener avec assurance dans les tortueux chemins que Dieu nous réserve, je veux redire, une dernière fois, merci.

A mon frère, Jrag, que j’ai trop peu connu, je veux redire le bonheur que fut sa présence dans les trop rares occasions où nous nous sommes croisés, et combien j’aurai aimé le connaître mieux.

A Elra, chef de famille, trop rarement costoyé, qu’il sache qu’il m’a toujours imposé à son endroit le plus profond respect, et l’affection que l’on doit à un père.

A mon fils enfin. Porte haut le nom et les couleurs des Marigny, mon Faust, mon tendre amour, mon si bel enfant. Lourd est l’héritage qui t’attend. Il te faudra être droit, honnête, courageux, assumer tes choix et soutenir les tiens, quand bien même tu serais seul contre tous. Tu portes le plus beau nom de Franciae, fils, et je sais que tu lui feras honneur. N’hésite jamais à prendre conseil de ceux qui t’entourent, qu’ils te soient liés par le sang ou par le cœur.
Je te laisse un nom, le meilleur qui soit, et, si la grasce des Roanne le veux, les terres de Saint Romain. Les serfs y sont travailleurs, et si ces terres t’échoient, tu en tireras subsistance.
Je te laisse surtout le plus lourd des devoirs, celui d’honorer ton nom, ta famille, ton suzerain, ton duc, ton Roy. Je sais que tu y satisferas.

Aux amis,
Cette famille du cœur que l’on choisit.

A Arcadiane, si fière, si bonne, l’amie de toujours, la première à m’avoir accueillie, tu gardes une place particulière dans ma vie. Je te rends toute la vaisselle volée en ton auberge…

A Puissantwoody, sache conserver la folie qui est la tienne, et cette force de l’asme qui te rend si indispensable auprès de tout ceux dont tu croises le chemin. Reçoit mon collier d’argent, celui là mesme qui m’accompagna dans tous les évènements qui firent ma vie.

A Eullallie, tendre amie, ne perd jamais cette gentillesse incroyable qui fait de toi celle que tu es, et te rend si exceptionnelle. Je te donne mes robes, qui te vont, je le sais déjà, à merveille, ainsi que mes pendants d’oreille d’ambre et bronze.

A Caravi, cette amie chère, fantasque et dévouée, je veux laisser mes bracelets précieux, celui d’or et de joyaux, et celui de bronze et d’or. Ils sauront, j’en suis certaine, rehausser encore son éclat.

A Sophonxe, noble abbesse de Murat, dévouée à tous, toujours présente, que le Seigneur vous conserve longtemps parmi vos ouailles. Vous fustes un réconfort pour mon asme, et le Ciel m’est ouvert grasce à vous. Je vous lègue l’ensemble de la cave de Saint Romain, pour votre presbytère, puissiez vous y découvrir les merveilles qu’elle recèle.

A Tiresias, le meilleur d’entre les hommes, je ne t’oublierai jamais, tu n’espérais pas t’en tirer à si bon compte ! Prend au castel cet hongre si vif qui t’emmena en Touraine, ainsi que ce qu’il te plaira à la salle d’arme. J’ai déjà promis la cave.

A tous les muratais, tous les fondus, ces amis chers, je veux dire toute la joie que fust une vie parmi eux. Qu’ils ne m’oublient pas.

Enterrez moi sur ces terres murataises que j’ai tant aimée, sous les offices de mère Sophonxe, qui saura guider mon asme aux cieux.

Faict en mon domaine de Saint Romain la Motte,
Le quatorzième du mois de février, de l’an 1456.